Dénudées de leurs fruits, les branches des ceps frissonnaient d’aise contre le bleu du ciel. On entendait au loin le murmure du pressoir et le long soupir des murs de pierre cuits par le soleil.

La cueillette terminée, les vendangeurs ramenaient leur attirail, tabourets, sécateurs, gants, tout en étirant leur dos voûté, contents de fixer droit debout la houle verte des rangs alignés. L’humeur était joyeuse. La récolte avait été plus qu’abondante, et le raisin présageait un degré d’alcool qui rendrait peut-être ces vendanges mémorables.